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cinéma provençal et marseillais

28 mars 2020

Demazis Orane

toinon-angele

fernandel-demazis

Demazis

Angele-dans-la-cave

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Henriette Marie-Louise Burgart - 

ORANE DEMAZIS

Elle est née à Oran en Algérie, de famille alsacienne (comme Fresnay et Harry Baur).
Elle fait le Conservatoire d'Art Dramatique de Paris d'où elle en sort en 1919. Elle est très vite remarquée par les plus grands et fait partie de 1922 à 1926 de la troupe Charles Dullin. Entre temps, en 1923, elle rencontre Marcel Pagnol qui la fait jouer dans "Jazz", puis écrit une pièce pour elle "Marius" dont elle aura le rôle principal et qu'elle jouera en 1929 au théâtre de Paris (appartenant à Léon Volterra dont le nom est indissociable de celui de Pagnol). En 1931, Korda tourne le film "Marius" pendant que Marcel Pagnol, lui, prépare une suite théâtrale : "Fanny" 

Demazis-TU-as-une-
- tu as une jolie bague, elle est en or ?
- je sais pas, je l'ai trouvée dans une pochette surprise (Fanny)

 Tu vas te laisser caresser par un vieux
"Tu vas te laisser caresser par un vieux ?!!!!!"

 

Raimu et Volterra étant fâchés, c'est Harry Baur (marseillais d'adoption) qui joue le rôle de César. 
1934 : Angèle aux côtés de Poupon (extraordinaire), Jean Servais (sublime), Andrex (qui montre son talent immense), Delmont (un mélange des 3 !!). Elle y est bouleversante. Certaines scènes sont inoubliables : la visite de Saturnin au bordel de la rue de la Fare (quartier Belsunce) ; lorsque son père l'enferme dans la cave et qu'il y a un très gros orage qui inonde le lieu où elle croupit avec son bébé ; son visage rayonnant d'espoir quand Albin vient lui parler.... !
Puis elle continue à tourner pour Pagnol : "César", "Regain" (magnifique), "le schpountz". 

regain-arsule

 En 1938, c'est la rupture avec Pagnol. Il a croisé le chemin de Josette Day. Elle tourne quelques films moins marquants avec d'autres cinéastes, jusqu'à ce qu'elle rencontre René Allio (Marseillais) qui la fait tourner dans "Rude journée pour la reine" où elle est émouvante dans le rôle de la vieille mère un peu martyrisée par ses enfants. Elle joue aussi pour Bunuël, André Téchiné, Jacques Demy !!!

En 1943, Orane a repris "Marius", "Fanny" et "César avec Alibert dans le rôle de Marius et tous les acteurs qu'on connaît : Raimu, Delmont, Vattier.... 
Son jeu un peu théâtral, sa voix parfois haut perchée disparaîssaient lorsqu'on voyait son regard tantôt coquin, tantôt éperdu d'amour pour Marius et d'autres fois révolté par un injustice. Orane était belle, si belle. Elle a eu un enfant avec Marcel Pagnol.
Au début des années 80 on ne la voit plus.

Elle nous quitte en 1991. Elle est enterrée à Paris.

Je marque ce jour-là d'une pierre noire.

 

 

               

                             frise-farandolefrise-farandole

 

 

 

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28 mars 2020

Delmont

Delmont

TU ES COCU-Delmont
- Alors, boulanger, il paraît que tu es cocu ?

faut-pasm'imterrompre
- Ha ! Ecoutez hein ! Ne m'interrompez pas, sinon j'oublie tout ! 
- En 1926, non en 1927 ! En 1926 ou en 1927 ?
- Et j'entendais le feuillage qui faisait vrouuuuu..... vrouuuuuuu ..... vrouuuuuuuuu !!!

Après que le boulanger ait fait mine de vouloir l'étrangler :
- Faï de ben a Bertran te lou rendra en caguant

(la Femme du Boulanger)


(né Edouard Marius Autran)

 

 Encore un acteur pour qui j'ai un très grand faible et lui aussi né à Marseille !


Edouard DELMONT nait à Marseille donc (dans le quartier de la Plaine) en 1883 (il a l'âge de Raimu). Il apprend d'abord le métier de forgeron. Puis, il se fait embaucher à l'Alcazar comme machiniste et plus tard comme régisseur. Certainement au contact de Mayol, Chevalier, Raimu, Andrée Turcy... a-t-il envie de faire du "musical". Il se décide. D'après Andrex dans "On ne danse plus la java chez Bébert" : "Delmont fût le comique à tout faire de l'Alcazar, prêt à toutes les cocasseries, toutes les improvisations et toutes les sauces". Il se décide comme tant d'autres à monter à Paris.
D'après Bazal-Baudelaire et Eche dans "Marseille sur scène" Delmont aurait beaucoup voyagé et aurait même tourné son premier film à Londres en 1912.

Dans la capitale, il y a une communauté marseillaise très solidaire. Dès qu'un acteur qui a fait carrière entend un nouveau venu parler avec "l'assent", il le prend sous son aile (Raimu et Maupi, Fernandel et Andrex....). Delmont, alors âgé de 48 ans, tourne son premier film en 1931 (film alimentaire où il a quand même le premier rôle). La même année, il joue le rôle de Le Gloarec dans "Marius", celui qui aux yeux de Fanny harcèle Marius afin qu'il s'engage dans la marine. Rappelons-nous aussi le rôle de Maillefer dans "la femme du boulanger"

 


(Alors, Boulanger ? Tu es cocu ?)

 

 

où il traîne en longueur pour raconter où il a vu la boulangère

 


(Alooooors euh ! Où j'en étais déjà)

 

 

Son jeu est jubilatoire. Il n'y a rien d'excessif dans sa façon d'être, de parler et pourtant on ne l'oublie pas. Même dans "Ali Baba" où il joue le rôle d'un homme assez odieux, puisqu'il vend et revend sa prétendue fille sur le marché aux esclaves, on oublie d'être horrifié, tant son jeu nous émerveille.

En 23 années, il tourne quasi 90 films. Des chef-d'oeuvre : la Trilogie, "Regain", "la femme du boulanger", "quai des orfèvres", "Le petit chose", "Manon des Sources", "Ali Baba et les 40 voleurs" et son dernier film "Les lettres de mon moulin"..., quelques films grand public et de très rares navets. Mais au contraire de quelques grands acteurs qui "baclent" leur jeu d'acteur quand ils s'engagent dans des navets, Delmont à l'égal de Blavette ou de Raimu est toujours excellent acteur, quel que soit le film qu'il sert. Détail surprenant : peut-être est-ce dû à son visage buriné, à sa maigreur, mais dans tous ses films, même les plus anciens, il a joué des rôles d'hommes mûrs, voir bien âgés !
Dans "L'Encinémathèque" on apprend qu'il a été marié 3 fois et que dans "les lettres de mon moulin", il était si épuisé qu'il fallait parfois rejouer quelques scènes sur le plateau (et le merveilleux M. Pagnol faisait des merveilles en "trafiquant" la pellicule et donnant l'impression que Delmont jouait en extérieur comme les autres acteurs).


Malheureusement il nous quitte en novembre 1955 (à l'âge de 72 ans). Il repose au cimetière de Saint-Pierre.


Sources : "L'Encinémathèque" - Wikipédia - "On ne danse plus la java chez Bébert d'Andrex - Website de Jean-Claude Autran 

 

 

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27 mars 2020

Charpin

 

VENELLE-boulanger
"Mon brave Boulanger, en plus d'être cocu, tu es couillon !!"

 

Malheureux ! Répète un peu pour voir

"Pôvre petit"
"Malheureux"
"Pôôôôôvre petit"
"Commerçant"

 

(né Fernand Charpin)

 Il naît à Marseille en 1887 mais passe son enfance à Venelles (près d'Aix-en-Provence). Il rêve de faire du théâtre et son père, homme large d'esprit l'encourage. Après des études au Conservatoire, il "fréquente" un temps très court les salles marseillaises. Dès 1910, il monte à Paris et est aussitôt "embauché" au Théâtre de l'Odéon.

Lui qui ne rêvait que de Comédie Française, de jouer Racine, Corneille, il se trouve bien au Théâtre de l'Odéon. C'est là que Marcel Pagnol sur l'insistance de Raimu, va le voir jouer dans "Chôtard et Cie". Le cinéaste est persuadé que Charpin fera un bon César. En entendant parler de pièce marseillaise, Charpin hésite. Pourtant, après avoir lu la pièce, enthousiaste, il donne son accord pour jouer César. Mais tout le monde connaît l'histoire. Raimu refuse de jouer le rôle de Panisse qui échouera à Charpin. Il y est époustouflant de justesse, de bonhomie.

PITALUGUE11
"Oui, j'ai oublié de vous dire que le Pitalugue est un peu jaloux"




Il est émouvant quand Fanny lui dit être enceinte et doit trouver un mari pour éviter le déshonneur à sa famille. Il sort d'un tiroir les lettres devant compléter son enseigne "Panisse....." : "ET, Feu, i, LEU, SEU.......et FILS. Tu vois Fanny, ce serait le plus grand bonheur de ma vie, avoir un enfant". Les Français découvrent un immense acteur.

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"Le peneke"

D'autres rôles suivront avec Pagnol : "le gendre de Monsieur Poirier", "la femme du boulanger" où clin d'oeil de Pagnol, il jouera le rôle du Marquis de Venelles (village où il a passé son enfance et sa jeunesse), "Le schpountz" (tu n'es pas bon à rien, tu es mauvais à tout !!), "la fille du puisatier" (assez antipathique dans ce rôle !!). Il tourne avec d'autres auteurs "parisiens" où (par nécessité ?), il perd son accent provençal. Il a tourné dans quelques grands films : le traître veule et perfide dans "Pépé le Moko", dans "la belle équipe", "Le Petit Chose"... mais ce sont de bien petits rôles pour un acteur aussi grand. Il aura quand même joué 68 films entre 1931 (Marius) et 1944.

charpin-linenoro-lafilledupuisatier
(avec Line Noro, commerçants peu sympathiques "La fille du Puisatier")

Il meurt en 1944 (deux ans avant Raimu) d'une crise cardiaque alors qu'il montait à son appartement au 7ème étage, l'ascenceur étant bloqué, faute d'électricité. Sa mort bouleverse tout le monde du cinéma et ses admirateurs. On ne sait malheureusement rien de sa vie privée. Il était marié mais on ne sait rien de sa vie privée. Sa disparition est une véritable catastrophe pour le cinéma provençal et français.


Sources : "Confidences" de Pagnol - "Raimu ou l'épopée de César" de Paul Olivier - "Charpin, un grand second rôle" de Beylie-Chirat-Sourice et Villien - "Raimu un grand enfant de génie" de Isabelle Nohain-Raimu

 

 

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26 mars 2020

Chabert Marguerite


(née Marguerite Joséphine Guégant) 

 Elle est née en 1886 à Marseille.

Dieu merci ! Marcel Pagnol l'a immortalisée en lui offrant le magnifique rôle de la mère d'Hypolite (le garçon à la tête bandée) dans "Manon des Sources".
Elle commence assez jeune (elle a 23 ans) une carrière au music-hall. Elle est dans presque toutes les opérettes et revues humoristiques du Palais de Cristal (sur la Canebière). En 1919, elle fait partie d'une troupe où l'on trouve enfin Mouriès (l'Escartefigue de "Fanny"). Puis elle devient quasi pensionnaire de l'Alcazar. En 1930, elle remplace Alida Rouffe, malade, et joue le rôle d'Honorine au théâtre de l'Odéon à Paris. Elle a beaucoup de succès. En 1935, Pagnol fait appel à elle pour jouer le rôe de Madame Toffi (la concurrente de Cigalon) dans "Cigalon". En 1937 elle se retrouve à Paris pour une revue "Ca c'est Marseille" avec Raimu, Henri Varna (originaire de Marseille et directeur du Casino de Paris et de 5 ou 6 autres salles)...  La même année, Marcel Pagnol la rappelle pour jouer le rôle de Martine dans "Regain". C'est elle qui crie à l'aide mais donne moults détails avant d'expliquer qu'Arsule est agressée par des bûcherons !

CHABERT-regain
"Attendez que je vous explique"

Elle enchaîne avec des operettes de Sarvil, Alibert et Scotto. En 1950, elle reprend "Marius" et "Fanny" à l'Alcazar.

En 1952, Pagnol l'appelle une dernière fois et lui propose le rôle de la mère de Polyte, l'amoureux éconduit par Manon. Elle y est irrésistible en mère-poule excessive et autoritaire.

 

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"Mon fils ne parle pas comme ça à la maison" 

 "Manon des sources" est son dernier film. Elle est décédée dans sa belle ville en 1955.

 

 

                                           

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26 mars 2020

Castan Victor

 

(né Victor Jean Edouard Castagnier)

castan-jean

Il est né à Marseille en 1917. C'est Pagnol qui le remarque "Au Cigalon" restaurant de la Treille qui appartient à ses parents et où il est garçon de café pour se faire son argent de poche. Pagnol tourne "Jofroi". Sa ressemblance avec Fernandel est frappante. Mais à la différence de Fernandel, il avait toujours un air plein de flegme, presque lunaire parfois. Le cinéaste lui propose de jouer dans "Merlusse". Il devient le temps de quelques jours un lycéen meneur de troupes. Puis il enchaîne les films de Pagnol dont il a rejoint l'équipe : "Cigalon", "Topaze" "César", "Regain", "le schpountz" :

castan
"je lui ai dit que c'était des anchois des tropiques !!"

"la femme du boulanger" où il est Esprit le collègue de travail de Dominique, le Berger : (je me fous de ce que dit Esprit. Vous voyez pas qu'il a une gueule d'abruti. C'est pas l'esprit saint tout de même). Puis il tournera encore 2 films avec Cammage et Raymond Leboursier, pour enfin passer derrière la caméra comme assistant de cinéastes comme Jean Boyer "Le chômeur de clochemerle" "Bébert et l'omnibus" ou Yves Robert "La guerre des boutons". Dommage qu'on ne le voit pas dans "La fille du puisatier" et surtout dans "Manon des sources" où il aurait eu sa place.

Il est mort dans le petit village de "la Penne sur Huveaune" (entre Marseille et Aubagne) en 1990.

 

 

                       frise-olivefrise-olive

 

 

 

 

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24 mars 2020

Blavette Charles

 

Blavette

les anchois

- "Voici des anchois, Boulanger ! Je viendrai demain à 4 heures chercher mes fougasses"


LAMITIEMETOUFE
"Vé ! En attendant on ira chez le juge de paix et je te retire ma parole !!!"

content_le_castellet_la_femme_du_boulanger_par_jp_cassely3 - Copie
- "Barnabé l'amitié m'étouffe ! Tiens ! Changeons de chapeau !
(La femme du Boulanger)

 

(né Charles Ernest Jean Blavette)

Blavette est né le 24 juin 1902 à Marseille. A l'âge de 6 ans il perd dans la même année son père et sa mère et c'est sa tante et son oncle parternels qui l'élèvent. Dans son autobiographie "Ma Provence en cuisine" (où il parle effectivement surtout de recettes de cuisine), Blavette raconte qu'une année en communale il a obtenu "le prix du mal de tête" (excuse qu'il donnait lorsqu'il ne voulait pas travailler en classe). Il perd son temps à l'école, si bien que, dès l'âge de 10 ans il quitte l'école et entre en apprentissage avec son oncle qui lui apprend le métier de ferblantier.

En haut de la Canebière il y a le bar Noailles "fréquenté" par tous les artistes (Fernandel, Berval, Poupon, Alibert..). Blavette sympathise avec quelques uns de ces artistes, dont Poupon, qui, un soir de 1933, lui propose de jouer dans un film de Pagnol. Après bien des hésitations (coquetterie ? Car il rêve de faire du cinéma !), Blavette accepte et se retrouve à jouer le rôle de Tonin dans "Joffroi". Il est renversant de justesse. Pagnol est ravi : "Dès la première répétition, il nous surprit par son aisance, son naturel, sa sincérité" (M.Pagnol dans "Confidences").

En 1934, il joue le rôle du rémouleur dans "Angèle" avec Poupon (le rôle de Clarius Barbaroux était dévolu à Raimu mais l'acteur et le cinéaste sont fâchés). Dans "Regain" il est "Jasmin", le fils du père Gaubert (Delmont). Encore une fois bouleversant de gentillesse. 

BLAVETTE-gabrio-regain
Gabrio (Panturle) et Blavette (Jasmin) dans "Regain"

Puis, c'est la consécration : il obtient, grâce à l'intervention admirative et affectueuse de Pagnol, le premier rôle dans le chef-d'oeuvre "Toni" de Jean Renoir. Mais pour Blavette, c'est un mauvais passage. Renoir le trouve un peu "gras" et le met au régime, lui le fin gourmet, l'amateur de pastaga. Dans le film il est bouleversant aux côtés de Jenny Hélia. Il tourne encore avec Pagnol et cuisine entre deux prises !

En 1938, comme tous les acteurs, il sait qu'un chef-d'oeuvre se prépare : "La femme du Boulanger"

 

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(Ne ferme pas la porte, Tonin)

 


"L'amitié m'étouffe"




D'autres grands cinéastes font appel à lui. Renoir le rappelle pour "La Marseillaise" (j'ai lu quelque part qu'il n'aurait pas terminé le film, ne supportant pas de se voir "déguisé" !). D'ailleurs, il ne parle pas de ce film dans son autobiographie. Mais rappelons-nous l'arrivée des Marseillais à Paris, Blavette apparaît tout-à-coup sur l'écran et réclame au serveur "des tomates d'amour". C'est la seule scène où nous le voyons dans le film) ; Jean Grémillon dans "Remorques" et "Lumière d'été" ; Clouzot dans "Quai des Orfèvres", "L'eau Vive" de François Villiers où il joue le rôle du berger, oncle de la jeune Hortense.

A l'instar de Poupon, Blavette semble avoir privilégié sa vie privée à sa carrière professionnelle : 52 films (dont beaucoup de chef-d'oeuvre et pas un seul navet) en 33 ans de carrière. Il était l'ami de tous les acteurs provençaux, mais particulièrement l'ami de Raimu et Poupon. Il avait acheté une maison à Bandol ; ce qui lui permettait de voir fréquemment ses 2 plus chers amis quand ils étaient dans le coin. Chose étrange, lui et Raimu se vouvoyaient.

Ce qui caractérise le jeu de Blavette c'est la finesse avec laquelle il interprète les personnages. Ses rôles, il ne les jouait pas, il les vivait. Il a toujours accepté les rôles de gens simples, "du peuple". Il devenait un temps menuisier, berger, chasseur, rémouleur.... et toujours avec beaucoup de tendresse, d'humanité ! Dans "Manon des sources", c'est certainement le plus humain des hommes (avec Delmont). Ce sont ces deux acteurs qui rappellent aux villageois combien ils ont été injustes avec les Florette. Dans "la femme du boulanger" alors que tout le monde rit de la situation de cocu du boulanger (jusqu'à ce qu'ils soient privés de pain), il est d'une gentillesse extrême avec le boulanger ; il barre la route à Aurélie qui veut suivre le berger, en lui rappelant combien le boulanger est un brave homme.... Dans "Angèle", c'est lui encore, qui, tout malheureux, dit à Saturnin (Fernandel) "croire" avoir aperçu Angèle dans la rue du Tapis Vert (où elle se prostitue).

En 1952, dernier chef-d'oeuvre de M. Pagnol : Manon des sources :

 


Blavette, Poupon, Pellegrin, Arius, Vattier, Maffre et Berval au bar du Maire (Sardou). Puis Milly Mathis, Marthe Marty, Andrée Turcy et Ardisson

 


Pour une fois, semble-t-il, les cinéastes ne se sont pas trompés. Ils n'ont pu faire jouer à un homme aussi généreux, humain.... des rôles de "méchant" !!

Il est mort en novembre 1967 alors qu'il jouait dans le téléfilm "Jacquou le Croquant" et depuis, personne n'a pu le remplacer.


Bon ! Vous l'aurez compris ! Blavette a une place importante dans mon coeur

Sources : "confidences" de Pagnol - "Ma Provence en cuisine" de Blavette

 

 

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23 mars 2020

Berval

 

Berval

(né Antonin Pasteur)

C'est à Avignon, en 1891 que nait Berval. Il débute à l'Alcazar. Dans le livre "Marseille sur scène" il est dit que Berval était bel homme, charmeur. Andrex en parle comme d'un ami cher, agréable. Berval va de succès en succès et finit par monter à Paris où il tournera une soixantaine de films dont quelques uns se déroulent en Provence : "Romarin",

berval-maurin
(Maurin des Maures de André Hugon - 1932)

 

"Maurin des Maures" qui est un immense succès, "La chèvre d'or", "Au pays du soleil".

En 1931, sur l'insistance du public, Marcel Pagnol a écrit une suite à "Marius" et il désire monter la pièce "Fanny". Mais une terrible algarade éclate entre Simone et Léon Volterra les directeurs du théâtre et Raimu. Volterra annule le contrat de l'acteur et fait appel à Harry Baur pour jouer le rôle de César Olivier (Harry Baur qui est Alsacien, mais Marseillais d'adoption, puisqu'il a passé plusieurs années de jeunesse dans notre ville). Pierre Fresnay, lui, est en pleine ascension et refuse de jouer le rôle de Marius parce que trop léger (effectivement, Marius n'apparaît que dans les dernières minutes). Berval qui vient de tourner "Maurin des Maures, où il a obtenu un très grand succès, remplace Fresnay. Mais lorsque Pagnol décide de tourner le film "Fanny" il a l'idée de contacter des centaines de directeurs de salles de cinéma qui affirment que si Harry Baur et Berval remplacent Raimu et Fresnay dans "Fanny", ce sera un fiasco. Non pas parce qu'ils n'ont pas de talent (au contraire, Baur et Berval sont d'immenses acteurs), mais le public serait désarçonné et bouderait cette suite. Prudent, Marcel Pagnol fait à nouveau appel à Pierre Fresnay plutôt qu'à Berval pour jouer le rôle de Marius et Raimu celui de César . Raimu insiste pour que Berval joue Marius à l'écran. Mais Pagnol a le dernier mot : ce sera P. Fresnay.

Petite anecdote sympathique : Alors que les acteurs jouaient sur scène au théâtre de l'Odéon (rôle où il n'apparaît qu'à la toute fin), Berval discutait au bar avec son ami Pagnol. Une personne lui demande si cela ne le gêne pas d'être dans les coulisses pendant que les acteurs jouent :

- pas du tout ! répond Berval. C'est moi qui ai le plus beau rôle. Pendant toute la pièce Orane, Baur et Charpin ne parlent que de moi !!

Et, dit M. Pagnol, il avait raison car dès qu'il entrait le public l'applaudissait vivement.

Berval fait une belle carrière cinématographique. Il meurt à Nice en 1966.


Sources : L'Encinémathèque - " - "Marseille sur scène" de Bazal/Baudelaire/Eche - "Confidences" de Pagnol

 

 

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22 mars 2020

Bassac Robert

 

Bassac

 

 

 

 

 

 bassac-curé
"Va-t-en espèce de brigadeù, va te cacher fondu"- (La femme du boulanger)

 

(né Robert Bassac) 

Ce merveilleux acteur est né à Nice en 1910.

Pas très grand, mince, le visage plutôt anguleux, des lunettes qui lui "bouffent" le visage. Voilà Robert Bassac.
D'abord rédacteur au "Petit Provençal" (avant que le journal ne se déclare pro-vichyste puis ouvertement pro-nazi), Alexandre, sociétaire de la Comédie Française l'entend réciter des poèmes, l'aide à se lancer dans la carrière artistique. Tès vite, il a Françoise Rosay comme marraine (que rêver de plus !!).

C'est Pagnol qui le "remarque" au théâtre du Gymnase à Marseille (dont le directeur est Franck Esposito, directeur également de l'Alcazar). Pagnol lui propose un petit rôle dans "César" (l'ami de Césariot). Il impressionne déjà par son jeu vrai, juste. Puis il est cité dans "Regain" !!

 

monsieurl'estituteur
(Hé oui ! C'est vraiment un village de crétins)

 Enfin c'est la consécration, rapide, fulgurante : il joue le rôle de Dromart, l'instituteur dans "la femme du boulanger".

 


"Ha ! viens que je dénude ce corps, que je flatte cette croupe" 

Il est irrésistible, quand Mademoiselle Angèle, grenouille de bénitier, refuse de rentrer chez elle afin de permettre à la boulangère de réintégrer son foyer sans devoir affronter le regard hostile des villageoises. Voyant que Melle Angèle reste sur le trottoir, l'instituteur lui fait une déclaration d'amour enflammée : "viens que je dénude ce corps, que je flatte cette croupe". Affolée, celle-ci se barricade chez elle et tout en fermant ses volets lui dit "Monsieur, si vous avez des intentions sérieuses, venez demain au grand jour" !!! Une autre scène est jubilatoire : quand l'instituteur et le curé se disputent au sujet de l'instruction des enfants. La conversation se termine par des insultes : "brigadéù" "vade retro satanas", "va te cacher fondu" !!!. La aussi, fou-rire garanti. Puis il tourne 3 films "parisiens". Il n'aura pas eu le temps de jouer dans "La fille du puisatier", "Manon des sources", car dès 1939, alors âgé seulement de 29 ans, il s'engage dans la guerre. Il est tué lors d'une patrouille. Il reçoit à titre posthume la médaille de la Croix de guerre.

Sa dépouille est ramenée à ses parents en 1943. Il est alors enterré à Vallauris.

Il nous manque quelque chose dans le cinéma provençal. C'est lui, avec sa voix bien particulière, sa silhouette droite, toujours alerte, sa droiture, son empathie pour les plus faibles, sa tolérance et son amour de l'Humain.


Sources : L'Encinémathèque - "Confidences" de Pagnol -

 

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22 mars 2020

Arius

   

Arius
"Poil au gigot, poil au rable, poil au rognon, poil aux "ZOSSES"

 

(né Henri Octave Marie Bernascon)              

Arius est né à Marseille en 1897. Sa carrière cinématographique commence assez tard, puisqu'il a 43 ans quand il tourne son premier film : "Le roi des galéjeurs" de Rivers, tiré d'une opérette de Sarvil et Alibert.

Arius a tourné dans "Manon des Sources" de Pagnol. Il joue le rôle du boucher (irrésistible quand sur la terrasse du café, alors que les hommes jouent à "poil au....", lui le boucher du village, ne cesse de citer des parties animales).

arius

 

En 1945 on le retrouve dans "Naïs" où il joue le rôle du sympathique père du jeune Frédéric, d'après un scénario de Pagnol. Mais son plus beau rôle est certainement celui du compositeur Léopardi dans le chef-d'oeuvre "Quai des Orfèvres". Il est irrésistible quand, sous prétexte de suivre la cadence de la chanson qu'il a écrite "avec son tralala" chantée par Susy Delair, il en profite pour lui tripoter la cuisse, et cela sous l'oeil furibard de Bernard Blier !!!
Il est signalé dans "Cocagne" avec Fernandel, Andrex, Ardisson et Rellys ; mais on ne le voit pas. Les scènes ont du être coupées. Puis, il revient dans l'hilarant "chômeur de clochemerle" où il joue le rôle d'un villageois toujours hilare.

Bien qu'ayant eu une carrière parisienne, Arius est mort dans sa ville en 1968. Il est enterré au cimetière de Saint-Pierre

Sources : Wikipédia - moi-même !!!

 

 

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21 mars 2020

Ardisson

 

Ardisson

ARDISSON1
"Arrêtez de sonner les cloches, ça me fait des chatouilles" (Manon des Sources)

"L'eau, couiiiic" (Manon des Sources)

 

(né Jules André Edmond Ardissons)

 Ardisson est né en 1904 à Marseille. Comme Andrex, il n'a tourné qu'un seul film avec Pagnol : "Manon des Sources", mais on se rappellera de lui, accroché au clocher par le pantalon.

Il semble être "monté" assez vite à Paris où il n'a cessé de tourner des films. Mais quelle carrière ! Qu'on en juge : 75 films entre 1938 et 1978, dont "La Marseillaise" (il y a des scènes magnifiques entre lui et Andrex dans ce film), "Sous le ciel de Paris", "Edouard et Caroline", "Le boulanger de Valorgues", "Manon des sources" où il joue le rôle du fontainier, "Ali Baba et les 40 voleurs"..... Il est gai, enjoué. Y-a-t-il un film où il ne sourit pas ?

Je sais peu de choses sur Ardisson. C'est certainement Andrex qui en parle le plus et le mieux dans son autobiographie "on ne danse plus la java chez Bébert". Il raconte qu'à Marseille, au milieu de tous ces artistes Marseillais, se trouvait un acteur du nom de Moned, qui plus tard en montant à Paris se fit appeler Ardisson (c'était alors la mode des noms de famille chez les acteurs). Dans son autobiographie, Andrex dit combien cet être merveilleux lui manque.
Il est mort en 1983 dans un hospice de la région parisienne.


Sources : L'Encinémathèque - "On ne danse plus la java chez Bébert" Andrex - "Marseille sur scène

 

 

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Et si je me présentais à vous

Je m'appelle Fanny, née et vivant à Marseille ! Enfant, j'ai été "bercée" par les films de Carné, Renoir, Duvivier, Abel Gance.... !

Si vous êtes de ma génération, vous devez vous en souvenir  : celui que nous espérions et attendions avec impatience le dimanche après Télé-Dimanche à 17 h ou le soir devant notre minuscule écran (plus profond que large), c'était bien sûr, Marcel Pagnol, notre troubadour, notre conteur, notre griot !! "Fanny", "Escartefigue", "Angèle", "Marius" "Arsule", "César" "Patricia", "Maillefer", "Manon", "Tonin",  "Honorine", "Tante Claudine"..... Tous ces êtres qui semblent tout droit sortis d'un conte de fée !

J'avais envie de vous dire ma passion, mon amour pour eux ! Pour beaucoup, je sais que nous partageons cet amour du cinéma de Pagnol ; pour les autres : bienvenus et merci de me lire ! 

Bonne lecture

Fanny

Sites autour de la Provence
Voici quelques jolis sites sur le cinéma et la musique en Provence 

Dès l'ouverture du site (magnifique), vous pouvez voir une photo du film "Angèle" !
https://www.marcel-pagnol.com/fr/

Un site passionnant sur (presque) tous les acteurs et actrices du monde
http://www.encinematheque.fr/index.php

Une pépite d'or : textes de chansons, partitions, musiques, biographies.... d'auteurs, compositeurs marseillais. Une mine d'or et des infos passionnantes sur Blanche et Henri Poupon
https://marseillechansons.pagesperso-orange.fr/index.html

Un autre site extraordinaire et foisonnant sur la vie artistique, d'une petite ville du Var et quelques infos sur Edouard Delmont :

http://jcautran.free.fr/index.html
cinéma provençal et marseillais
Pages
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