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cinéma provençal et marseillais

3 avril 2020

Merle

 

Merle

(né Gustave Merle)


"dis boulanger, ce matin tu m'as demandé si j'avais vu ta femme. Je n'ai pas vu ta femme, mais j'ai vu ta soeur. La jolie, celle qui vend le pain. Dis ? Tu es parent avec le berger du marquis ? Ils s'embrassaient d'une force terrible !
(in petto) : Ma foi, j'ai peut-être trop parlé, il y en a qui sont jaloux de leur soeur" !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un visage buriné, un grand foulard autour du cou, un gilet noir à la provençale, un grand chapeau sur la tête, une voix éraillée et reconnaissable entre toutes : c'est Gustave Merle. 

Il semble n'avoir tourné qu'un film "La femme du boulanger". Personne ne parle de lui, personne ne semble s'en souvenir et pourtant, ce petit rôle est extraordinaire. Il apparaît tout au long du film à des moments où on ne l'attend pas : lors de la réunion des villageois, il est d'abord assis aux côtés de Maupi, puis il intervient de façon surprenante quand on apprend au boulanger que Maillefer a vu Aurélie : "c'est une vraie tête de bourrique" ; on le retrouve assis écoutant les 3 commères (Roger, Maximilienne et Rouffe) et une autre fois, on est même étonnés de le voir passer devant l'écran en demandant : "il est où ?". Il ne semble pas jouer et je pense que Pagnol a laissé cette intervention "intempestive" en se disant que cela semblerait plus naturel encore. Et je me demande si ce n'est pas lui qui est assis sur le muret derrière l'arche où Tonin et Barnabé se disputent à cause des ormeaux !!!!

Mais si quelqu'un connaît cet acteur fabuleux, je serais ravie d'en savoir plus.

 

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3 avril 2020

Maupi

 (né Marcel Louis Alexandre Barberin)

 

 

BLAVETTE-maupi-dullac-dispute
"Et si je me plaignais , moi, d'avoir de beaux arbres et de pas pouvoir me mettre à l'ombre parce qu'elle s'escape chez lui" (La femme du Boulanger)

"Vé ! Moi j'ai la voix de Raimu mais je me prends pas pour lui (le Schpountz)

maupi-roger

Maupi
"Ne vous inquiétez pas Madame Fanny, votre fils est avec son ami Dromart" (César)

 

Il est né en 1881 à............ Marseille !! Ca vous surprend ???

Dans son livre "les excentriques du cinéma Français", le "méchant" critique (jaloux ??), Raymond Chirat compare Maupi "à cet oiseau vivant en parasite sur le dos des pachydermes" parce qu'ayant fait une partie de sa carrière aux côtés de Raimu. C'est oublier tous les autres rôles joués par Maupi, sans la présence et l'intervention de Raimu. Il a joué 6 films avant de retrouver sur un plateau son ami Toulonnais. Puis il a tourné 86 films dont une bonne soixantaine sans la présence ou l'intervention de Raimu. Et puis, c'est oublier aussi son talent, immense !
C'est aux côtés de Raimu sur des scènes toulonnaises qu'il se fait d'abord connaître. On peut imaginer le contraste entre les deux "comiques" : Raimu grand et costaud et Maupi mesurant à peine 1,50 m.
Raimu qui est monté à Paris s'ennuie un peu de son pays. Il fait monter Maupi qui joue quelques petits rôles. Son premier rôle avec Pagnol n'est pas dans "Marius". Il y a eu malentendu sur ce film. Dans "Confidences" Pagnol cite une phrase hilarante de Raimu, qui a peut-être induit en erreur certains biographes  :

"Pour le chauffeur du ferriboate on prendra Maupi. Il est au Concert Mayol. C'est le seul qui ne montre pas son derrière. Ce n'est pas par pudeur, c'est parce qu'il n'est pas joli".

Maupi n'apparaît pas dans "Marius", comme on le dit quelquefois. C'est un jeune garçon du nom de Zé Digiovani qui a tenu le rôle d'Innocent Mangiapan (avec beaucoup d'humour d'ailleurs). Par la suite, Maupi jouera bien le rôle d'Innocent Mangiapan, le second d'Escartefigue dans "Fanny" et "César" où il est le souffre-douleur de César qui le malmène. Il tournera avec Billy Wilder qui, avant que de s'expatrier aux Etats-Unis, fait une halte à Paris. Il tourne aussi avec Robert Siodmack, Edmond T. Greville et d'autres grands cinéastes. Il fait partie du générique de quelques chef-d'oeuvre : "la belle équipe", "l'étrange Monsieur Victor", "le dernier des six". Entre quelques uns de ces films, Pagnol fait appel à lui : on le retrouve dans "le schpountz" puis "la femme du boulanger" où il joue le rôle de Barnabé : au début du film il vitupère : "Casimir, si tu me vois adresser la parole à Tonin, je t'autorise à me cracher sur le visage". A la fin du film, il est tout larmoyant : "Tonin, mes ormeaux, je ne les taille pas, je les zarrraaaaache" !! Puis il a un petit rôle dans "La fille du puisatier". Malgré son apparence juvénile, il semble fatigué dans ce film. 
Il était l'ami cher de Raimu, le compagnon, le souffre-douleur aussi....peut-être. 
Sa carrière cinématographique s'arrête en 1949, année où il décède, tout comme Alida Rouffe, Charpin.... Il est enterré dans la région parisienne

Sources : "Raimu l'épopée de César" de Paul Olivier, "Raimu" de R. Castans - "Confidences" - Pagnol - "Raimu, ce grand enfant de génie" d'Isabelle Nohain-Raimu

 

 

2 avril 2020

Mathis Milly

 

Mathis 
 - Ecoute ma petite Fanny, dans une famille il peut y avoir une fille mère ou une garce. Ca se pardonne ! Mais chez nous, c'est impossible, parce que notre soeur Zoé a déjà pris la place !!

la-fille-du-puisatier-1940-13605

 

(née Emilienne Tomasini)

Elle est née à Marseille en 1901. Après quelques années de music-hall, elle monte à Paris où elle tourne son premier film en 1930 : "Méphisto" (sombre histoire d'espionnage). Elle tourne encore 6 films avant de rencontrer Pagnol en 1932 qui l'emploie dans le rôle de l'adorable tante Claudine, dans "Fanny". Avec un courage immense elle affronte " l'hargneuse" Honorine qui veut "mettre un pastisson" à Fanny en apprenant sa grossesse :

 

"Quand une fille a un amant, elle attrape plus facilement un enfant que des millions"

 

"Dans le langage des savants "l'embouligue" c'est une maladie"

Elle est l'une des actrices préférées de Pagnol. Il aurait aimé lui confier des rôles plus importants au cinéma. Il lui confie un premier rôle au théâtre, dans "Fabien" ; mais la pièce n'a pas de succès. Après quelques personnages dans les films de Cammage, Tourneur...., elle joue à nouveau le rôle de Tante Claudine dans "César" ; puis dans "Regain" elle est Belline, la femme de Jasmin (Blavette). Elle y est odieuse, intéressée... avec son beau-père, le père Gaubert (Delmont)

- Bien sûr qu'il gêne, mais on est bien obligés de le supporter puisque c'est le père. Les vieux ça gêne toujours. Mais on peut pas les tuer !!!

D'autres rôles suivent. Dans "la fille du Puisatier", elle est la soeur de Raimu, Nathalie "qui a fait des choses graves dans sa jeunesse" et qui accueille la belle Patricia à Fuveau, qui elle aussi a fait des choses graves.
En 1950, Guitry fait appel à elle, dans le joli film "le trésor de Fontenac" ; elle y est hilarante. Puis elle joue dans "Topaze" aux côtés de Fernandel (la Baronne PITART-VERGNOLES). En 1952, elle est Amélie, la femme du Pamphile (Blavette) dans "Manon des Sources". Une fois de plus, elle est irrésistible  : 


"Vous savez, la petite sorcière qui a voulu tuer le Polyte, il paraît que c'est une beauté et que ça ressemble à de l'or......et que sa poitrine, c'est une chose de toute beauté. Mais dis-moi mariasse, mon corsage à moi, ça ressemble à rien ?
- Ho que si Amélie ! Ca ressemble à deux coucourdes !

En 1958, elle a un joli rôle dans le film de Villiers "l'eau vive", où elle joue aux côtés de ses amis Blavette, Arius, Panisse qu'elle retrouve avec plaisir.
Elle a tourné 56 films en 29 ans. Il est surprenant de voir qu'elle a cessé sa carrière à l'âge de 57 ans et que dans la misère, elle a bénéficié d'une aide de l'association "la Roue tourne" association créée par Paul Azaïs, pour les artistes en grande précarité.
Milly Mathis est morte à Salon-de-Provence en 1965. Elle est inhumée à Saint-Pierre.


Sources : Wikipédia - l'encinémathèque - "Confidences" de M. Pagnol - "Les excentriques du cinéma français" de R. Chirat

 

 

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1 avril 2020

Maffre Julien

 

Mafre

 

(né Julien Auguste Louis Malfay)

 

 Il est né à Orange en 1902. 

Il commence sa carrière cinématographique en 1937 par une bluette, dont le premier rôle est tenu par Reda Caire : "Si tu reviens". En 1938, on le voit dans "la femme du boulanger". Il joue le rôle de Pétugue". Dès la première image, assis devant l'école, il attend la sortie des classes pour parler à l'instituteur " :

"Dites Monsieur l'EStituteur, il faudrait dire à Casimir (Dullac) qu'il y a un chien mort dans son puits". Moi je peux pas lui dire parce que je suis fâché avec lui. Et ça remonte à loin. Mon pèèèère était fâché avec son père. Mon grand-pèèèèèère était aussi fâché avec son grand-père. Mais je ne sais pas pourquoi, ça remonte trop loin".

mr l'estituteur
"Monsieur l'Estituteur, ne lui dites pas que c'est moi qui vous l'ai dit, parce que je suis fâché avec lui" (La femme du boulanger) 

En 25 ans, il tourne pas moins de 92 films. Sa voix particulière, son visage émacié, son jeu "vrai" ont dû attirer les plus grands cinéastes qui ont fait appel à lui (certains à plusieurs reprises) : Georges Lacombe, Jean-Paul le Chanois, Edmond T. Greville, André Hunebelle, René Clair, Jacques Becker.
En 1946 on le voit dans "Monsieur Grégoire s'évade" de J.D. Dorman où il joue le rôle d'un bandit, faux manchot.
Mais c'est avec Pagnol qu'il aura ses plus beaux rôles : "la femme du boulanger", "Manon des sources" où il s'appellera encore Pétugue et sera forgeron.

On sait malheureusement peu de choses sur lui ; juste que, bien qu'ayant eu une carrière essentiellement parisienne, il était un familier du cercle des Provençaux. Dans "Il était une fois Marcel Pagnol" de R. Castans, il y a une très belle photo où il joue à la pétanque avec Pagnol. Ils sont dans la villa de Blavette. Son fils a fait une jolie carrière à la radio. 
Il est mort en 1981 à Paris.

 

 

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1 avril 2020

Leclerc Ginette

 

Leclerc

"elle ne partira plus" (La femme.....)

 


(née Geneviève Menut)


Ginette Leclerc est née à Paris en 1912.  Elle rêve d'être danseuse mais ses parents s'y opposent. Très jeune, elle s'affranchit en se mariant et divorçant très vite. Elle se lance dans le cinéma. Sa carrière commence alors qu'elle a 20 ans avec "La dame de chez Maxim's" de Korda. Elle enchaîne les films allant jusqu'à en tourner 5 ou 6 dans l'année. C'est dans "L'école des cocottes" en 1935 qu'elle rencontre Raimu. Certains biographes évoquent très pudiquement une relation amoureuse entre les deux acteurs. Elle enchaîne encore des films. On peut retenir "Le Grand Jeu", "Prison sans barreaux"....

Mais le succès, immense, lui vient grâce à M. Pagnol dans "La femme du boulanger" où elle joue le rôle d'Aurélie. M. Pagnol voulait absolument une femme magnifique. Il a pensé à Joan Crowford, actrice américaine qui ne parle pas un mot de français. Pagnol écrira pour elle le rôle d'Aurélie avec peu de dialogues. Raimu convainc Pagnol de faire appel à Ginette Leclerc. Pagnol ne rajoutera pas un mot au texte de l'actrice (144 mots selon lui). Elle est inoubliable, sensuelle, provocante et pourtant si pudique. On ne peut imaginer une autre actrice. Autre anecdote : peu avant le tournage, Raimu et Pagnol se fâchent (pour la énième fois) ; c'est elle qui les réconciliera en allant dire à Raimu que Pagnol va prendre Poupon pour jouer le rôle ; ce qui fera accourir Raimu. 


Elle a joué près de 100 films dont il faudra retenir aussi le magnifique film de Clouzot "Le corbeau" (où elle jouera le rôle d'une "boiteuse" amoureuse du médecin (Pierre Fresnay), "le plaisir" de Max Ophuls", "le cave se rebiffe" de Gilles Grangier....
Elle tournera aussi pour la télévision dans plusieurs "5 dernières minutes" ou "Maigret".
Elle est morte à Paris en 1992 (quelques jours avant Charles Moulin, son Dominique)

Sources : "Raimu, l'épopée de César" de Paul Olivier - "l'impossible monsieur Raimu" de R. Castans

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30 mars 2020

Hélia Jenny

 

jenny helia


(née Eugénie Jéromine Ophélie Antoni)

Jenny Hélia est née à Marseille en 1906. 

Merveilleuse Jenny Hélia !! Pourquoi les cinéastes sont-il passés à côté d'une actrice aussi talentueuse, aussi belle ?
Elle commence sa carrière en chantant dans des opérettes marseillaises avec Alibert entre autre.

J
(
Alibert avec qui elle a formé un beau duo)



Elle a une très belle voix. Puis elle participe à une tournée "No No" de 1927 à 1931. En 1932 elle forme un duo avec Gorlett dans "La revue Marseillaise". Le succès est si grand que Sarvil et Alibert prépare l'opérette "Au pays du soleil" toujours avec Jenny Hélia et Gorlett. Elle obtient un premier rôle en 1931 dans "L'aiglon" et doit attendre 1934 pour tourner dans "Tartarin de Tarascon". Elle tourne peu de films : 1935, son grand rôle dans "Toni" de Renoir où elle est bouleversante. Elle enchaine sur "Un de la Canebière", "La Marseillaise" (encore un rôle magnifique pour elle)

 

                                       
                              "La reine oublie qu'un peuple ne se mène pas comme un mari"

 

 

"la bête humaine", "la règle du jeu" (Renoir semble apprécier son jeu, puisqu'elle joue 4 fois avec lui). En 1952, elle tourne enfin avec Pagnol dans "Manon des sources". Sa carrière cinématographique s'arrête en 1968.

En 1986, l'Opéra rend hommage aux chanteurs Marseillais. Apparaît sur scène une femme magnifique, vétue d'une robe rouge moulante. Elle chante puis se présente : "Je m'appelle Jenny Hélia" et parle de quelques films où elle a tourné dont "Toni" de Renoir. Brouhaha dans l'Opéra puis ovations du public. Personne ne l'avait pas reconnue !!
Elle est morte à Marseille en 1992.


Sources : Encyclopédie multimédia de la comédie musicale (EMCM) - moi-même !!!

 

 

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29 mars 2020

Gamy Yvonne

 

 

 

Gamy

 "Non ! Moi je ne dis pas que c'est le diable, mais son père était sorcier. Il parlait aux chouettes"
"Il ne parlait pas à toutes les chouettes, puisqu'il ne vous parlait pas à vous !!"

(née Yvonne Rose GAMERRE) 


Elle est née à Marseille en 1904. On sait peu de choses sur elle. Elle tourne dans un premier film en 1938 et ne reviendra au cinéma qu'en 1952 dans "Manon des Sources" (de Pagnol) : de beaux cheveux noirs, des sourcils très fins, une belle voix grave, bien posée. Elle parle calmement, même quand elle est en colère. Elle a tourné peu de films, mais quels films !!!

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 "Grand-mère de Garrigou" (Les 3 messes basses)



"Manon des Sources", "les lettres de mon moulin" (impressionnante dans le rôle de la grand-mère effrayé par le fantôme de son petit-fils), "l'âge ingrat", "Retour à Marseille" et "Matelot 512" de René Allio, on la retrouve dans "Manon des Sources" version Claude Berry ("vieille" amie du Papet ; elle lui parle d'une lettre disant que Manon est sa petite fille***.
On la retrouve encore dans "Après la guerre" de Jean-Loup Hubert et "Le Hussard sur le toit" de Rappeneau.

Le Théâtre de Verdure de Puyloubier (où a été en partie tourné "Manon des Sources en 1986) porte le nom de Yvonne Gamy. Bien bel hommage du village.


Elle est morte en 1997 à l'âge de 92 ans dans sa bonne ville de Marseille


 *** je trouve l'idée de Claude Berry de faire de Manon la petite-fille du Papet, plutôt mal-venue ! "Jean de Florette" et Manon des Sources" sont des romans parlant de l'apreté, de la dureté de la vie à la campagne (le cagnard, le manque d'eau.....) Berry en a fait un mélo assez indigeste à mon avis (désolée pour ce cinéaste que j'admire).

 

 

                                              frise-farandolefrise-farandole

 

29 mars 2020

Fernandel

 

Fernandelregain-arsule-gedemus

tu-n'es-pas-bon-a-rien-schpountz 

 

 

 

 

 

 

Pagnol avecFernandel

(né Fernand Contandin)

 

tout condamné
"tout condamné à mort aura la tête tranchée"

 

Que dire sur Fernandel qui n'a pas été dit et redit. Il est né bd Chave (à quelques pâtés de maisons de celle d'Andrex) en 1903. Il prend "Sined" comme nom de scène, puis adoptera celui de Fernandel (après sa rencontre avec celle qui deviendra sa femme). Il est l'un des rares acteurs ou chanteurs provençal à ne s'être jamais produit à l'Alcazar. Fernandel s'en explique ainsi : "je n'ai jamais fait l'Alcazar, car l'Alcazar était un Music-Hall, moi j'ai fait les cinémas" (Fernandel - Editions du musée de la Vieille Charité-Marseille). Dans les théâtres-cinémas appartenant à Paramount, passaient en première des chanteurs, des contorsionistes, des magiciens. Par la suite, des cinéastes "débutants" ou non (Marc Allégret, Serge de Poligny s'essayaient à la mise en scène en tournant des moyennes fictions de 10 à 40 mns qui passaient aussi en première partie de la séance. Il joue souvent des scènes marseillaises (ce que nous appelons aujourd'hui des sketchs) avec son ami Andrex : "A la poissonnerie", "les deux chasseurs"...... en 1932 ; "le moine distrait", "oui Bibi" en 1993 ; "Sur le quai du Port", "la partie de boules" en 1935....et encore en 1936, alors que son succès au cinéma est immense (il a déjà tourné "Angèle" "François 1er").
Quand Pagnol fait appel à lui pour jouer Saturnin dans "Angèle" on est en droit de se demander ce que le cinéaste a dans la tête. En effet, Fernandel a surtout joué des rôles de troufion, d'amuseur public, son jeu est caricatural. Mais Pagnol sait ce qu'il fait : le film est un succès sans précédent. On découvre un Fernandel bouleversant, l'amoureux transi avec ses yeux si tristes, sa tête rasée et sa grande naïveté. Certainement son plus beau rôle (avec "Naïs")


"Ecoute Médée, je vais te dire, je vais te dire, té je vais te dire...
Hé bé ! Dis-le !
Vé ! Je te le dis pas"




Après cela, il reprend sa série de films commerciaux entrecoupés malgré tout de quelques petites pépites : "François 1er", "un carnet de Bal"... 3 ans plus tard, Pagnol le rappelle pour jouer Gédémus dans "Regain". Visiblement, le succès public qu'il a depuis quelques années l'a "étourdi". Il cabotine malheureusement un peu trop dans ce film grave.


"Ca a fait hop"


Après le succès fabuleux du film, la reconnaissance éblouie des critiques (le public lui, lui est acquis depuis longtemps), en Novembre 1934 il écrit à Pagnol pour lui dire qu'il ne peut tourner avec lui car il a d'autres engagements. Il rempile avec des films aux titres "évocateurs" : "le chéri de sa concierge" "le cavalier Lafleur", "les gaités de la finance", "un de la légion", jusqu'à ce que 3 ans plus tard, il soit libre pour enfin jouer deux autres chef-d'oeuvre : "Regain" et "le Schpountz" tournés la même année par Pagnol.  

La même année, en 1937, il tourne "les rois du sport" avec Raimu : "on devait faire tourner deux vedettes dont chacune entendait ne pas laisser la préséance à l'autre. On devait exclure que l'un attende l'autre, ne fût-ce que 60 secondes, sur le plateau. J'en ai bavé" (citation de Françoise Giroud dans "Si je mens"). Rien à dire sur ce film !!


Et c'est encore un chef-d'oeuvre de Pagnol en 1940 : "la fille du puisatier".

raimu-fernandel-puisatier

Il est irrésistible, à l'égal de Raimu dans ce film : "aux côtés de Raimu, Fernandel rayonne, vibre, enchante, par la grâce de cette complicité rieuse, communicative, que le talent fait toujours naître" ("Raimu" de Maurice Perrisset). Paul Olivier (secrétaire et ami de Raimu) raconte qu'en voyant l'affiche du film "la fille du Puisatier" où Josette Day est en gros plan alors que les visages de Fernadel et Raimu, sont en médaillon, en bas de l'affiche, Raimu, contenant sa colère dit : "Vé ! On dirait Blanche-Neige et les deux nains". Il menacera tout de même Pagnol de poursuites. Pagnol ne traînera pas et changera l'affiche. En 1951, il tournera "Topaze" avec Pagnol. En 1945, il fait pleurer la France dans "Naïs" où il joue le rôle d'un bossu tellement émouvant !

 


(Les petits bossus sont de petits anges, qui cachent leurs ailes sous leur pardessus)

 

. On oubliera les autres navets qu'il a tourné pour nous rappeler surtout du magnifique "l'auberge rouge" qui paraît-il a été décrié à sa sortie, "Ali Baba et les 40 voleurs", "la vache et le prisonnier", "Crésus", le sympathique "Chômeur de Clochemerle" et le film qui reste pour moi le chef-d'oeuvre d'après-guerre : "Heureux qui comme Ulysse".

132 films en 47 ans de carrière. Henri Verneuil a raconté combien Fernandel, grisé par son succès était devenu insupportable dans le film "la vache et le prisonnier". Jacques Becker lui, trouvait que Fernandel jouait "trop marseillais" dans "Ali Baba et les 40 voleurs" (il aurait dû y penser avant !!!). Il y a eu quelques frictions pendant le tournage. Pagnol et Fernandel sont restés fâchés quelques temps. A leur réconciliation, Pagnol avait écrit une lettre à Fernandel en lui disant "tu resteras quand même un comique troupier" !!!
Fernandel était un immense artiste, caffi de talent. Mais, malheureusement, il a fait trop de concessions à mon goût et sa carrière semée de grand chef-d'oeuvre est quand même "entâchée" par des navets incommensurables. A Raimu qui lui demandait pourquoi il tournait tous ces films, Fernandel avait parlé de sa peur de ne plus avoir de succès et de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de sa famille.

Il a eu 3 enfants (dont Franck Fernandel, merveilleux crooner provençal qui nous a charmés pendant des années). Fernandel est mort d'un cancer généralisé le 26 février 1971 et la France (le Monde !) perdait ce jour-là un de ses derniers immenses acteurs.


Sources : "Fernandel m'a raconté" de Raymond Castans - "Fernandel" Editions Vieille Charité à Marseille - "On ne danse plus la java chez Bébert" d'Andrex

 

29 mars 2020

Dullac

 

Vé ! Coeur !!

Dullac

"La marine, elle te dit merde ! "
"Vé ! Je coupe à coeur"
"Vouaye ! J'ai eu le mal de mer sur mon ferriboite" 


(né Paul Aurel Gouteredonde)

Ce n'est pas un provençal, mais quelle faconde !
Paul Dullac est né à Bègles (au Sud de Bordeaux) en 1882. Il vient très vite à Marseille où il se produit dans quelques salles plus ou moins célèbres pour enfin arriver au pinacle des salles marseillaises : l'Alcazar. Il fait des tournées ("il chante les comiques troupiers dans les banlieues" dixit Pagnol dans "Confidences"), mais aussi à l'étranger. Andrex dans son autobiographie "on ne danse plus la java chez Bébert" raconte qu'au retour de Tunisie, il a le mal de mer. Dullac (lui qui dira plus tard dans "Marius" avoir eu le mal de mer sur son ferriboate) prend un malin plaisir à le torturer, lui parler de choses qui rendent Andrex encore plus malade. 


Il semble que c'est Pagnol qui le fait monter à Paris pour jouer la pièce "Marius" ("Escartefigue ce sera Dullac. Il chante les comiques troupiers dans les banlieues. Je m'en charge" Pagnol dans "Confidences"). Puis il enchaîne sur le film "Marius" tourné par Korda. Il ne jouera pas dans "Fanny" d'Allégret (Maladie). Un petit passage par la "maison" Guitry "Bonne chance" et Dullac enchaîne avec les films de Pagnol : "César" où il reprend son rôle d'Escartefigue", "Regain" (où il a un rôle plein d'humanité). "La Marseillaise" de Renoir, "La femme du boulanger" de Pagnol où il est hilarant dans le rôle de Casimir ("hooooooo BOULANGER ! Hooooooo BOULANGEEEEEEEEER"). Après cela, il a tourné 2 films alimentaires. 


Il est mort jeune, en 1941, à l'âge de 59 ans dans la ville de Vichy où il s'était installé.
Il n'aura pas pu jouer dans "Manon des Sources" où il aurait eu sa place avec ses amis Delmont, Blavette....

 

Sources : Souquieres.fr (très joli site web mais qui n'a rien à voir avec le cinéma)

                       

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28 mars 2020

Doumet Louis

 

 

doumel

 (né Louis Alfred Doumel)

 

Il est né en 1889 à Marseille. 
Il n'a tourné qu'un petit rôle dans "César" (rôle décisif dans les retrouvailles de Marius et Fanny, tout de même). Toutefois, sa vie est si incroyable que j'ai envie de la relater succintement quand même. Il sert dans la Marine Nationale mais se retrouve en prison pour insoumission. Puis il va dans la Légion où il est condamné à 5 ans de prison. Pour passer le temps, il raconte des histoires à ses compagnons d'infortune. C'est le succès. Il travaille pour se perfectionner. A sa libération, il fait une tournée comme fantaisiste avec Les Frères Brothers. En 1925, il fait enfin l'Alcazar. Il plaît. Il a de l'humour, du bagout. Un soir, il passe après une célébrité qui a un succès extraordinaire. Il arrive sur scène et dit :

- C'est une gamate qui vient de passer avant moi. Vous avez vu l'élève. Vous allez voir le professeur !

Il salue souvent son public. C'est qu'au fond de son canotier il y a des "sèches". Dès 1926 il tourne des films avec des cinéastes aujourd'hui oubliés, si ce n'est Edmont T. Greville ou Pierre Hugon (l'auteur de "Maurin des Maures" ou de "Romarin" et grand ami de M. Pagnol). En 1936, Pagnol fait appel à lui pour jouer le rôle de l'associé de Marius dans "César". Il tourne son dernier film en 1940.
Il ouvre un restaurant à Paris "Chez Doumel" et fait venir des comiques de  Marseille. Le tout Paris se presse pour déguster oursins et homards. Puis c'est l'occupation. Doumet n'a aucune difficulté à s'approvisionner. Mais un jour, un "politique" qui ne peut avoir de réservation (il faut réserver au moins 3 jours avant), se vexe, dénonce Doumet qui doit payer une amende colossale. Il vend ses biens, s'installe à Montmartre, fait de la peinture. Ca ne lui rapporte rien. Sa Provence lui manque.  En 1952, les villageois de Reillanne (tout près de Manosque et Forcalquier) voient un monsieur débarquer chez eux (pourquoi Reillanne ? Connaissait-il quelqu'un ?). Ils reconnaissent Doumet. Il tente de faire sa vie dans ce joli village en cultivant, en jouant à la pétanque..... mais il s'ennuie terriblement. Un soir, il prend des barbituriques, va au bord de la fenêtre avec un noeud coulant autour du cou. Il attend la mort qui vient le happer le 23 mai 1954.

 

 Sources : Marseille sur scène de Bazal-Baudelaire-Eche

 

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Et si je me présentais à vous

Je m'appelle Fanny, née et vivant à Marseille ! Enfant, j'ai été "bercée" par les films de Carné, Renoir, Duvivier, Abel Gance.... !

Si vous êtes de ma génération, vous devez vous en souvenir  : celui que nous espérions et attendions avec impatience le dimanche après Télé-Dimanche à 17 h ou le soir devant notre minuscule écran (plus profond que large), c'était bien sûr, Marcel Pagnol, notre troubadour, notre conteur, notre griot !! "Fanny", "Escartefigue", "Angèle", "Marius" "Arsule", "César" "Patricia", "Maillefer", "Manon", "Tonin",  "Honorine", "Tante Claudine"..... Tous ces êtres qui semblent tout droit sortis d'un conte de fée !

J'avais envie de vous dire ma passion, mon amour pour eux ! Pour beaucoup, je sais que nous partageons cet amour du cinéma de Pagnol ; pour les autres : bienvenus et merci de me lire ! 

Bonne lecture

Fanny

Sites autour de la Provence
Voici quelques jolis sites sur le cinéma et la musique en Provence 

Dès l'ouverture du site (magnifique), vous pouvez voir une photo du film "Angèle" !
https://www.marcel-pagnol.com/fr/

Un site passionnant sur (presque) tous les acteurs et actrices du monde
http://www.encinematheque.fr/index.php

Une pépite d'or : textes de chansons, partitions, musiques, biographies.... d'auteurs, compositeurs marseillais. Une mine d'or et des infos passionnantes sur Blanche et Henri Poupon
https://marseillechansons.pagesperso-orange.fr/index.html

Un autre site extraordinaire et foisonnant sur la vie artistique, d'une petite ville du Var et quelques infos sur Edouard Delmont :

http://jcautran.free.fr/index.html
cinéma provençal et marseillais
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